Mon père, Papa ♡
























Depuis mon arrivée dans sa jeune vie (maman 20 ans, papa 26 ans), je suis son héroïne. Désolée de manquer de modestie, ce n'est pas moi qui le pense, c'est lui!
Je suis d'abord, dans la famille, LA FILLE DE MON PÈRE 
Et oui...

Mon métier m'a permis de comprendre que l'amour paternel ou maternel n'est pas offert en kit complet à la sortie de la maternité... ÊTRE PAPA ça se cultive, c’est une affaire de terrain, il faut PRATIQUER! L'amour de ses enfants c'est de l'improvisation pure. Ou bien tu es bon sans le faire vraiment exprès, soit tu patauges, tu cafouilles et, de temps en temps, tu as un éclair de génie ... Bref tu fais avec les moyens du bord et tu essaies juste de faire AU MIEUX!




Pour Félix, qu’on appelle Lice (son surnom sicilien) le cas est particulier. Il a été aimé avec maladresse et peu de gestes tendres mais il avait un bon capital Amour pour devenir le père qu'il est : juste parfait!

Il me disait hier, que son père, Vincent, se levait plusieurs fois dans la nuit pour voir si ses trois garçons, Joseph, Alfred et lui ne s'étaient pas découverts. 
Son papa était très attentif et il aimait ses enfants de tout son cœur. Un papa bienveillant, Vincent le maltais!
Très pudique, peu démonstratif mais " family first"! Quant à sa maman, Philippina, très bonne cuisinière, elle glissait dans sa sacoche d'écolier des petites douceurs, cakes aux figues ou biscuits secs au citron, qu'elle confectionnait avec tendresse pour lui et ses frères.

Mon père a quelques défauts mais tellement infimes que je les garde pour moi! Papa m'aime à la "sauce AGIUS"; je m'explique. Pour montrer son affection, il ne ne fait pas des câlins doux... Non, il s’approche de toi discrètement et t’offre une sorte de "hug" de bûcheron. Un petit coup si doux que tu auras en prime un léger hématome bleu qui virera au jaune après quelques jours...


J'exagère à peine!

Attentif bien que très peu présent dans mes jeunes années (atelier oblige), encourageant pour mes études sans me faire suer, admiratif de mes petites réussites scolaires et fier comme "D'Artagnan" quand j'ai eu mon bac. 

Tout n'a pas été toujours rose chez nous, exclusivement à cause des mauvais payeurs qui nous laissaient financièrement dans la mouise. 

Mais on n'a jamais manqué d'amour et c’est ça qui fait la différence!

C’est rassurant de constater, après tant d’enfants, de papas et de mamans que dans les familles les plus haut perchées dans la hiérarchie sociale, s’il y a du fric et pas d’amour les enfants sont malheureux irrémédiablement.

En prenant moi-même de l'âge, je ne peux m'empêcher de penser à une anecdote que mon père se plaît à répéter (PS: il radote...):

- N'oublie jamais, ma fille, que ton grand-père Vincent a porté sa première paire de vraies chaussures à douze ans, n'oublie pas....

Je garde en mémoire mon pépé Vincent, sans chaussures à l'âge de la cinquième et je me dis qu'il serait fier de nous tous, ses petits-enfants, tous bacheliers ou très bons artisans.


MARSEILLE, le port, l'atelier familial de fabrication de treuils pour chalutiers
 
ATELIERS AGIUS, 8 rue Fort-Notre-Dame.... 
c'est la vie de mon père!





Et maintenant il se la coule douce avec Jeanne, ma mère, aux Chartreux, à Marseille ♡
Love you Dad 

J’écris en anglais je sais qu’il ne comprendra pas!

















Les voilà chez eux à Marseille. Dans le salon. Ils ne sont pas du tout naturels. Ils sourient pour la photo 📷  Bref ils font les idiots. Si vous les cherchez, vous les trouverez grâce au SON. Chez nous ça parle fort, ça s'engueule, ça se réconcilie.... Et ça recommence! 

Je peux me permettre de vous dire que leur "affaire" marche depuis 57 ans.
Une si longue route à deux ça devient tellement rare!

Love you Mom (elle non plus ne comprend pas l'anglais)!!!


 Juillet 2015 ♡♡♡


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