Le Carnaval de Venise
Départ en car-couchettes à 16h30 Fleury d'Aude Occitanie. Les deux premières heures, le car c'est sympa.
Une petite vidéo, un brin de causette avec la voisine, un arrêt pipi/pause du chauffeur...
Notre dernier arrêt avant la nuit pour dîner est à deux pas de Marseille, ville que je chéris.
A 23h tout le monde descend avec son paquetage pendant que les deux chauffeurs mettent les sièges en position couchettes. C'est là qu'on arrête de rigoler...
Ma fille me l'avait bien dit "Les couchettes c'est sympa .... très sympa, quand tu es adolescent". A ton âge, maman, tu vas voir...
Maintenant j'ai vu! Deux possibilités: soit tu dors en haut et les secousses te donnent la nausée, soit tu dors en bas tu manques d'oxygène et deviens vite claustrophobe...
Ma voisine Maguy, la maman de ma copine de Bages, si tranquille jusqu'à présent, réalise brusquement que la nuit que allons vivre va être mémorable. L'enfer s'annonce alors que nous rêvions de La croisière s'amuse!
Maguy nous pique une belle petite crise de panique de derrière les fagots. Ça m'amuse d'y repenser aujourd'hui mais franchement, sur le moment, c'était affreux.
Après maintes vociférations, un coup en haut, un coup en bas, elle décide de dormir assise dans l'allée centrale et celui que ça dérange et qui a besoin d'atteindre les toilettes n'a qu'à lui passer sur le corps...
Ce qui est le plus incroyable, c'est qu'au milieu de ce chaos, certains passagers très sourds ou très zen, ont fermé les yeux à minuit et les ont rouverts à 6h30, heure de notre arrivée en Italie.
Pas moi....
Petit déjeuner à l'hôtel et direction la lugune. Un vaporetto et voilà l'émerveillement qui prend le pas sur la fatigue.
Venise c'est vraiment beau. On ne sait pas où poser les yeux.
Malgré la foule on se sent en sécurité pris dans un tourbillon festif. Moi qui n'aime ni les masques ni le Carnaval je me suis laissée prendre par cette ambiance particulière.
Les costumes superbes, la lagune, les brumes du matin, l'explosion des couleurs à midi, les boutiques, les palaces, les petits cafés...
J'ai tout aimé.
J'étais déjà allée à Venise.
J'étais en 1ère et j'apprenais l'italien au lycée Michelet de Marseille.
Mon professeur s'appelait Monsieur Noël, il était jeune, beau et surtout très sympathique. Il transmettait sa passion de l'Italie à ses élèves en les emmenant en voyage. On n'était que des filles!
A cette époque la mixité dans les lycées n'existait pas.
Cette découverte des charmes de l'Italie avec un convoi de marseillaises, il s'en rappelle encore...
Imaginez sur les trottoirs de Venezia la bellissima, 32 furies bruyantes et joyeuses encadrées par 3 adultes et un seul homme, le professeur... J'ai en tête, 41 ans plus tard, le film de ces instants inoubliables.
Les autochtones, ébahis, regardant déambuler 35 français, mais surtout 32 filles jeunes et belles, belles de la beauté de leurs 17 ans!
C'était épique!
Les passants empruntant le même chemin que nous dans les ruelles de Venise, faisaient demi-tour et nous suivaient quelques mètres, les yeux ronds. On se disait bien naïves "Les italiens aiment la France!" En fait non. Les italiens adorent les françaises!
Première journée parfaite. Le soleil était au Rendez-vous. Suite ... Murano et Burano.
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