Mon Vieux Port ♡

   Autrefois l’atelier familial 

   Les treuils fabriqués par mon père 

Bonjour mes amis confinés. Nous sommes en avril. Déjà. Le temps s'étire et s'évapore! Comme les voyages nous sont interdits, je vais vous emmener en balade. Une petite promenade virtuelle vers Marseille et son Vieux Port. Quand j'habitais à Marseille, le quartier du Vieux Port était celui qui m'attirait le plus. Notre petite entreprise familiale de la Rue Fort Notre Dame y était pour beaucoup. Mes grands-parents habitaient à deux pas, rue Neuve Sainte Catherine. A 100 mètres de l'Atelier. Le grand-père pouvait ainsi veiller sur le travail de ses fils. Souvent assis sur une chaise à l’entrée, appuyé sur sa canne, il assurait l’accueil des clients.

C'était le temps béni de l’enfance pour nous les minots. 

Voilà qui explique mon amour des barques, chalutiers et bateaux de pêche, et ma passion pour les odeurs de cambouis.

Le petit logement qu'ils occupaient avait une particularité. Il se trouvait au premier étage d'un immeuble vieux comme Hérode. La cage d'escaliers très sombre m'effrayait. Voici une photo récente mais c'était exactement comme ça.

Le balcon est fermé maintenant.
On m'a fait visiter 🙏🏻

On sonnait, on se précipitait à l'intérieur. Il y avait une entrée, à droite la cuisine avec son petit balcon et des wc extérieurs. Oui les toilettes sur le balcon, avec une porte en bois ajourée, pour faire entrer la lumière. Pour nous les enfants, c'était une fête d'y aller. Se geler en faisant pipi, c'était le grand bonheur! Maintenant le balcon est fermé, économie d'énergie oblige... Plaisirs d'enfance...

La fenêtre aux volets 

@didiervdr a pris la 📷 

Continuons la visite. À gauche il y avait la chambre, une pièce géante, avec des plafonds très hauts. Au sol, des belles tomettes rouges, un lit perdu dans l'immensité, une commode, celle que j'ai installée dans une chambre à Peyriac, et, au-dessus de la commode, le portrait du mariage de mes grands-parents. 

Rien ne traînait, tout était rangé. Il y avait une fenêtre avec des volets verts. Une fenêtre haute et assez étroite mais suffisamment grande pour se poser et regarder les gens et la rue. Ils y ont passé des heures "pépé et mémé" appuyés sur le rebord de la fenêtre, attentifs aux voitures et aux marseillais du dehors. Ainsi, ils "passaient le temps".

Une des "impasses"

Voyez-vous ces passages que j'ai pris en photo? Et bien tout au fond d'une  de ces impasses il y a le fameux balcon aux toilettes. Celui de mes grand-parents. Même si douze locataires les ont suivis, il restera éternellement dans mon cœur LEUR BALCON.  De temps en temps, de passage à Marseille, je vais y faire un tour. Si vous êtes curieux, l'adresse c'est 14 quai de Rive Neuve, juste à côté du ferry-boat. Je vous ai révélé mes petits secrets du Vieux Port. Je vous ai raconté le Marseille de mes jeunes années, mon Vieux Port, quand mon père était mon héros, enfourchant sa Mobylette en bleus de travail, quand il m’amenait en cachette à La Criée, un théâtre aujourd'hui, et que ses clients le payaient en nature parce qu'il étaient fauchés, comme lui! Grâce à ce moyen de paiement original j'ai mangé des langoustes. Des énormes langoustes qu’on ramenait dans la baignoire aux Chartreux. On faisait une observation anatomique et bien entendu on finissait par les manger. Sacré Félix ♡

C'était le bon temps, comme on dit! 

Bye 👋

             Au fond le Vieux-Port 

                                             

                                                 

Retour à 2020 

Depuis le début du confinement, je range, je classe, je trie et je fais des découvertes. J'écris pour laisser des traces, pour ne pas oublier d'où je viens et où je vais. Cette parenthèse d'immobilité m'a donné du temps, le temps de mettre de l'ordre dans mes souvenirs jaunis et dans mes photos en noir et blanc. 

Temps qui s'étire inlassablement.