Instit remplaçante 👩‍🏫 1er acte!


Et c’est parti! 

Avec ma jolie Simca 1000, ma première voiture, je m’embarque pour une aventure qui allait me laisser des marques indélébiles. De grandes joies et de grandes peines...



A l’aube j’arrive à l’Ecole. 
De l’Estaque je ne connaissais que la baraque à chichis. 
Je découvre un vieux bâtiment tout en haut d’une côte aussi raide que l’Annapurna.
Tu arrives au sommet la langue pendante! 

Toc toc, je suis la remplaçante pour la moyenne section.
Mon cœur battait la chamade comme pour un premier rendez-vous.





La directrice me montre la classe, me présente ma première collègue, une charmante blonde qui ressemblait à Stone (et Charden). Institutrice expérimentée, elle  avait un joli sourire, très accueillante, me proposant d’emblée son aide, si j’en avais besoin. 

Elle occupait la classe mitoyenne, la petite section.
Une porte vitrée séparait nos deux classes. Cette porte qui allait bientôt représenter, pour moi, la porte du Paradis. Vous allez bientôt comprendre!

Première impression très positive, je me sentais prête à affronter les enfants.






Mes élèves, les premiers, quel choc émotionnel fort!

Ils étaient 28, avaient entre 4 et 5 ans. 
Au premier abord charmants. 
Jusqu’au moment où je me suis retrouvée seule face à eux. 


On dit toujours "A plusieurs on est plus fort"... Et bien c’est exactement ça. 
Ils ont transformé ma classe en champ de bataille en l’espace d’un instant. 
Debout sur les tables, sourire aux lèvres, ils m’ont eue!
Ça chantait, ça rigolait, le joyeux bordel!

Par bonheur, la porte du Paradis s’est ouverte...

Un beau "coup de gueule" et quelques années de métier ont eu raison de cette petite révolution enfantine. 


Quatre ans, comment c’est possible de faire un putsch à cet âge-là?

Sans petit précis du révolutionnaire ils l’ont fait, les chenapans.

Adieu mes illusions d’être une parfaite maîtresse d’école sans formation. 
Je croyais encore au Père Noël...

J’ai terminé ma journée comme j’ai pu. Deux élèves punis chez les petits. 
Merci chère collègue ♡♡♡

Les colonies de vacances et la classe ce n’était pas la même paire de manches. 
J’ignorais tout de la maternelle. 

Je n’avais eu affaire qu’à des adolescents aux Contamines Montjoie. 
Des adolescents en vacances. 
Sans les parents. 
Qui faisaient le mur en pleine nuit et qu’on retrouvait immanquablement à La Cressoua, la boîte de nuit du village!

Un autre monde...



Avec les minots de l’Estaque j’ai très vite appris! Sur le tas. 

Aujourd'hui ce j’ai vécu est inimaginable. Bac plus cinq pour enseigner en primaire! 

J’ai pleuré le premier soir. Mes parents m’ont consolée. M’ont dit de m’accrocher. 



Et puis de jour en jour j’ai fait des progrès 
J’ai appris à me servir de ma voix
De mes yeux 👀 
Mais j’ai surtout appris qu’avec beaucoup d’amour on peut abattre des montagnes, relever des défis. 

Ces 28  petits bouts étaient issus de 14 ethnies différentes. 
Pour certains le français était une langue étrangère. 
Sheriff habitait à deux pas de l’école dans une baraque avec un toit en tôle ondulée. 
Beaucoup vivaient dans la précarité et n’avaient qu’un repas par jour, celui de la cantine.

Je les ai énormément aimés. 
Pour les apprentissages, soyons honnêtes, j’ai improvisé. 

Enseigner c’est un métier! 









Bientôt la suite 👩‍🏫
 

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