La plage de mon enfance. De rochers, c'est mieux que du sable!
Je vais vous raconter les loisirs des minots de Marseille dans les années 70. Du moins les nôtres, enfants d’ouvriers, ceux qui se lèvent à cinq heures le matin. Point de football pour les garçons encore moins de judo ou de natation. Ni de danse classique pour les filles, on était trop fauchés pour ça. Mais rassurez-vous on allait au Bain des Dames tous les dimanches matin. Sans exception qu'il vente ou qu'il fasse très chaud on y allait. Départ neuf heures tapantes, tout le monde était à l'heure. Les Chartreux la Pointe Rouge vingt minutes montre en main. Même pas en rêve aujourd'hui ! L'expédition se faisait dans LA SIMCA de l’entreprise, un break évidemment avec mon oncle Joseph et 6 morveux. Ses quatre garçons Vincent, Ange, Jean-Marc et Pierre-Marie (le caganis) un emmerdeur de surcroît! Et enfin mon frère Jean-Philippe et moi. Dans notre petit sac, tous les mêmes comme en colonie, on avait une gourde, une serviette et un peigne pour se recoiffer avant de rentrer. Point de crème solaire, on ne connaissait même pas le mot ÉCRAN TOTAL.. Et jamais un coup de soleil, ça donne à réfléchir! A vos marques, prêts, partez! Quatre des cinq garçons plongent, il vaut mieux, les rochers sont assassins. Pierre-Marie reste à chouiner avec son père qui désespère de lui apprendre à nager, et moi... c'est là que ça va devenir intéressant. J'essaie d'atteindre la Grande Bleue le plus délicatement possible, un pied après l’autre pour ne pas me blesser. J'ai quand même des chaussures en plastique, celles qui sont aujourd'hui à la mode, vilaines comme tout mais pratiques. Donc je galère pour arriver à m'immerger sans me mouiller la tête, je déteste mettre la tête sous l’eau. Mes cousins et mon frère le savent, dommage pour moi... - A l’attaque!!! La principale occupation de ces ABRUTIS c'était de me NÉGUER, ça veut dire me NOYER pour les non-marseillais. A quatre! Heureusement que mon oncle, accessoirement mon parrain chéri arrivait comme un forcené en gueulant: - Arrêtez tout de suite SINON ON S'EN VA! Avantage d'être une fille seule au milieu des garçons, tonton PINO (abréviation de Joseph) me défendait toujours. Donc les gangsters des Chartreux arrêtaient instantanément. S'en aller c'était impossible, notre sortie du dimanche était sacrée. Même si j'ai maudit mes cousins et mon frère pendant presque une décennie, je repense à ces dimanches à la mer avec une petite larmichette au coin de l’œil. OK j'avais la tête mouillée mais on était tellement heureux en tribu. J'ai oublié de vous dire que mon plus jeune tonton, le frère de Joseph, habitait à 100 mètres de cette fameuse plage. Il venait de temps en temps nous rejoindre avec ses trois enfants. Ma cousine Odile et les petits jumeaux DES GARÇONS. C'était mieux qu'une colonie de vacances et c'était gratuit!
|
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Si vous avez quelques minutes faites-vous connaître.
Un petit mot de vous me ferait grand plaisir!