Marseillais à 26 ans ⚓



Aujourd'hui  je vais te parler de mon père


















Il a débarqué de sa Tunisie natale à 26 ans, le 7 décembre 1959.
Vous savez tous pourquoi et comment, je vous l’ai déjà raconté dans le texte déjà ancien "Être né quelque part ".

Avant de prendre le bateau, mon père Félix et mon grand-père Vincent avaient déjà fait la traversée une fois.
Leur objectif : acheter un espace pour exercer leur activité professionnelle. Repérer un local, choisir un bon emplacement. 
Ce sera au Vieux Port, à deux pas du Ferry-boat, rue Fort-Notre-Dame.
Puis rassembler le matériel de base pour tout mécanicien.
Enfin, réceptionner les machines expédiées depuis la Goulette par bateau.
Ils ont acheté les murs, y ont laissé toutes leurs économies et contracté un emprunt.
Une organisation impeccable malgré le contexte politique incertain.

Et hop, on attaque, on bosse il faut remplir le porte-monnaie. 
Pas de temps pour les états d'âme.
Mais j’imagine aisément le nombre de nuits à "gamberger" et à s’inquiéter.


Le grand voyage nous l’avons fait à trois. 
En décembre 1959. 
J’avais cinq mois.
Les grands-parents viendront après, dès que mon père aura trouvé un appartement pour les deux familles.
La première année, l’hébergement ce sera chez mes grands-parents maternels, déjà en place.


Du Garage AGIUS où ils réparaient des voitures, ils passent aux Ateliers Agius où ils dépanneront des bateaux, à Marseille, pourquoi pas?

Retour à la Goulette 🌟

VALISES BOUCLÉES, femme et bébé à bord, prêts pour le grand voyage. Vers l’espoir, vers la paix et la tranquillité retrouvés.

☆☆☆☆☆☆☆



J’ai donné ce titre à ma "bafouille" pour partager avec vous la conviction qui m’anime depuis longtemps.
On peut devenir marseillais à 26 ans, à 50 ans, à 35 ans
On peut l’être aussi quand on y est né. 
Géographiquement.

MARSEILLAIS comme JP mon frérot né en 1962 à la Clinique de la Blancarde

Oui, vraiment on Peut.

On peut RÊVER d’une autre vie et OSER tenter sa chance ailleurs. Mon père l’a bien fait!


A la lumière de mes déménagements successifs de Marseille à Paris et enfin à Peyriac-de-Mer j’ai réfléchi et j’ai essayé de me mettre à leur place eux qui repartaient de ZÉR0

A la place de ma mère 20 ans, un bébé sur les bras et les beaux parents en prime. Jamais je n’aurais pu!
Vous connaissez ma Belle-mère... 
C’était ELLE ou MOI 😂


ON SE PLAINT, on geint, on n’est jamais content alors qu'on a TOUT! On est INGRAT et surtout ON A LA MÉMOIRE COURTE... 
J’écris pour laisser des TRACES et pour mettre le doigt sur la TRANSMISSION, les racines, les ROOTS (en anglais) c’est capital pour se construire.


Quant à moi, à l’âge du Grand Chambardement familial, j’avais fini mes études.
Oui dans mon pays, la France, l’école est GRATUITE et OBLIGATOIRE jusqu'à 16 ans... Une chance, croyez-vous!

Jamais contents les Gens...

Quand on pense aux enfants des pays meurtris par la guerre, je ne peux m’empêcher d’avoir HONTE!

J’étais déjà institutrice depuis six ans!
A l’époque, pas la peine d’avoir BAC + 10 pour apprendre à des morveux à LIRE, ECRIRE et COMPTER!
La base.































J’étais mariée depuis 4 ans et j’avais aussi mon petit homme. Maman pour la 1ère fois à 24 ans! 
Mathieu avait 2 ans ♡






FÉLIX a été étranger à Marseille, même si, sur son passeport il était écrit FRANÇAIS
Il a subi quelques remarques désobligeantes sur les pieds noirs venus prendre Le Travail des Français
Ce travail, il est allé le chercher juste pour nourrir sa famille.
Il l’a gagné.
Il n’a rien volé à personne
Voilà pourquoi je dis comme une litanie...


MARSEILLE VILLE D'ACCUEIL


Malgré la mauvaise réputation des français nés dans les territoires français devenus indépendants (ce qui me semble normal et légitime) il a fait sa place au Vieux Port de Marseille
Ses compétences et son amour du travail bien fait lui ont ouvert les portes de l’intégration dans la Ville Bleue
Félix est devenu marseillais à 26 ans et, grâce au ciel, il l’est toujours 🙏🏼
Bon, on évite les matches de l’OM quand son parisien de beau-fils est de passage chez lui! 
Le drame de sa vie de père aimant : voir partir SA fille à 
800 km AVEC un supporter du PSG...
Lui c’est l’OM ✌
En fait le foot, chez nous,  on s’en fiche un peu! Pas des ultras! Juste des amoureux du sport, en général. On n’est pas fadas!

RECENTRONS-NOUS que diable!

La création de l’entreprise familiale a fait manger et vivre dignement 3 familles, même 4 quand le fils de Joseph, mon cousin Vincent Junior le seul à être né en Tunisie 😊 est venu se joindre aux TROIS Mousquetaires.
En 1973. Il avait 18 ans.

Celle de Vincent Agius, mon GRAND-PÈRE décédé en 1981.
Celle de Joseph AGIUS mon oncle, mon parrain chéri.
Son surnom Pino alias Giuseppino en français JOSEPH ♡
Il aurait 90 ans aujourd'hui.
Marseillais jusqu’au bout des fringues, Pino ressemblait à l’oncle Jules du film d’Yves Robert, La Gloire de mon Père.
Soigné, sapé et parfumé le dimanche.
J’ai été aimée par mon parrain, très aimée.
La seule fille de la famille, lui qui rêvait d’en avoir une n’a fait que des garçons! Quatre... 
Je vous reparlerai de lui un jour 🙏🏼⚓
Ses cendres ont été jetees à la sortie du port. 
Marseillais jusqu'au bout de la casquette blanche ♡

Voilà j’ai déjà abusé de votre temps...

Une petite dose de Jean-Claude Izzo pour le FUN 🌟

See you ♥️










Le bruit de la ville, son exubérance, prend fin ici.
Dans ce paysage qui ressemble aux îles Eoliennes.
Le silence qui tombe sur vous, à peine troublé par le teuf-teuf des pointus qui reviennent du large, est palpable.
De sel et d’iode.
Alors, comme on a bien évidemment oublié d’emporter des chaussures de marche, on s’assoit paisiblement sur un rocher, derrière un pêcheur à la ligne.
Le temps est aboli.
C’est dire qu’on a vraiment tout le temps pour soi.
Peut-être surprendrez-vous le pêcheur en train de parler aux poissons.
Peut-être même vous surprendrez-vous à évoquer à haute voix vos rêves d’ailleurs.
Ulysse deviendra une réalité.
Et vous serez fier de l’avoir appris.
En revenant dans le centre-ville, après avoir mangé une pizza sur le port des Goudes, vous aurez percé la vérité de Marseille.
Elle s’exprime en termes de soleil et de mer.
Elle est sensible au cœur par un certain goût de chair qui fait son amertume et sa grandeur.
D’Alger, vous entendrez alors la voix d’Albert Camus murmurer à votre oreille : « Ce sont souvent des amours secrètes, celles que l’on partage avec une ville ».

Jean-Claude IZZO ♥︎






Marseille, sa ville et son fils JP ♡



Sa famille ♡




Sa tribu, sa famille, des valeurs qui comptent pour lui 






Son Vieux Port ♡♡♡






Notre-Dame de la Garde où il a tant fait brûler de gros cierges quand on était dans la peine ♥️





Mes dernières photos pour ses 88 printemps ⚓









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