Un mĂ©lange de couleurs đ
AMIS LECTEURS
BONJOUR ♡
Hier, je suis tombĂ©e par hasard sur LILY, une chanson de Pierre Perret qui est moins connue que "Les jolies colonies de vacances". Et celle de Yannick Noah MĂTISSE. Comment une chanson peut-elle me bouleverser ainsi?
J'aime écouter les gens, j'aime parler aussi! J'aime tendre l'oreille vers ceux qui ont besoin de s'exprimer. C'est pour ça que j'ai été maßtresse pendant tant d'années.
Les enfants que j’ai croisĂ©s pendant mes annĂ©es-Ă©cole m’ont appris Ă©normĂ©ment.
Bon ou mauvais, blond ou bronzĂ©, habillĂ© chez Carrefour ou chez Saint-Laurent, il faut assumer! A 10 ans tu ne veux surtout pas te faire remarquer, tu veux te fondre dans la masse, ĂȘtre comme tout le monde.
A l’Ă©cole tout commence, l'avenir se joue.
On apprend d'abord Ă vivre ensemble.
On s'apprivoise les uns les autres en essayant de laisser à chacun son espace de liberté.
Mais on doit faire les apprentissages de base Ă la maison. Dans les familles d’abord. LĂ nous abordons un autre problĂšme...
Il faudra en reparler.
Du coup, ce matin, j'ai emprunté à Yannick Noah quelques mots:
Je suis un mélange de couleurs, Yeah Yeah...
Je ne suis pas MĂTISSE comme Yannick mais pas loin.
Typée, comme disent les hypocrites (ce qui veut dire un peu arabe..)
Je me sens Citoyenne du monde. Chez moi partout et nulle part. Française, sicilienne et maltaise. Un mic-mac...
C’est difficile d'avouer d'oĂč tu viens quand tu as 10 ans!
Mais tu en deviens si fier aprĂšs 60 ans.
La vie te fait Ă©voluer tout de mĂȘme...
J’ai toujours pensĂ© que les MĂLANGES de cultures crĂ©ent une sorte de perfection đ€ Attendez je vous explique!
Prenez Yannick, un de mes contacts Instagram. Il est chanteur, fort agréable à regarder (oui je l'avoue depuis 1983 je le "bade"
Je l'ai vu en concert de trĂšs prĂšs...
Vous le connaissez? "
Je suis Métisse, un mélange de couleurs Yeah Yeah "
Ăa vous revient? Et bien cet homme a un papa africain et une maman française.
Disparus trop tĂŽt.
Ne croyez-vous pas qu’il semble plus ouvert, plus rĂ©ceptif, plus habituĂ© Ă une certaine gymnastique des neurones, qu'il a dĂ» souffrir de ses diffĂ©rences quand il Ă©tait petit? Le monde est rude surtout pour les enfants.
Et Leila que j’adore
Et AĂŻssa
Ou Eva, Longoria bien entendu
Ou Salma
Ou Tony Parker...
Tous issus de "mélanges"
Je ne suis pas Métisse mais c'est tout comme. Française née en Tunisie avec des origines siciliennes et maltaises...Pas mal quoi!
Une richesse Ă mes yeux.
Mes petits-enfants dont je suis si fiÚre, sont un savant mélange entre la France et l'Irlande.
Ma fille ne leur parle que le français, Damien, le papa ne parle qu'anglais. C'est une sacrĂ©e "ouverture ça" non ? Racistes eux? Jamais de la vie! Du coup leur grand-mĂšre (Hello it's me") est obligĂ©e de maintenir ses connaissances en anglais. Super non? Elle a tellement peur de ne pas comprendre ce qu'ils disent! Chez nous on joue l’OUVERTURE A FOND. Mon fils de PARIS a bien fait deux enfants avec UNE BLONDE! đł
Marseille 1978
Mes premiers Ă©lĂšves vivaient presque tous dans des conditions affreuses. Du coup le premier cafĂ© qu’une maman d’Ă©lĂšve m'a offert je l’ai bu assise sur un parpaing. C'Ă©tait Ă l’Estaque. Il y avait prĂšs de l’Ă©cole un campement provisoire. La maison du petit Sherif -je vous ai dĂ©jĂ parlĂ© de lui- Ă©tait faite de matĂ©riel de rĂ©cupĂ©ration, de bric et de broc. Pas d'eau courante, un robinet au bout de l’allĂ©e. Un repas par jour pour ce minot, celui de la cantine. Mais qu'Il Ă©tait bon ce cafĂ©!
Ceux qui n’ont rien donnent tout. Et ceux qui ont TOUT ne donnent rien. Cette femme n’avait rien et elle m’a invitĂ©e Ă boire un cafĂ©.
A l’Estaque je n’avais que 19 ans et dĂ©jĂ des convictions politiques. Mon pĂšre lisait le Figaro et moi j'achetais le Canard enchaĂźnĂ©. Normal!
J’avais dĂ©jĂ votĂ© mais je ne connaissais rien Ă rien. J’ai vĂ©cu dans ma premiĂšre Ă©cole une expĂ©rience inoubliable!
J'habitais aux Chartreux, la balade Ă l’Estaque c'Ă©tait exceptionnellement, pour manger des panisses et des chichis.
J’aurais Ă©tĂ© une tout autre enseignante si je n’Ă©tais pas passĂ©e par lĂ . Ces enfants ont changĂ© ma vie. Ils m’ont offert ma part d’humanitĂ©. Ils m’ont ouvert les yeux sur des choses que tout le monde ignore. Que voulez-vous, il y a des vĂ©ritĂ©s qui dĂ©rangent.
J'ai maintenant l'Ăąge des convictions mais je n’ai plus l’Ăąge des rĂ©voltes. Mon doc' me l’interdit. Ăa fait monter ma tension et ça m’empĂȘche de dormir la nuit. Mais je suis tellement fiĂšre d'avoir transmis Ă mes enfants les valeurs qui me sont chĂšres. Amour et respect. Et Ă mes Ă©lĂšves aussi! Je pense avoir bien fait le job.
Principaux résult
On la trouvait plutĂŽt jolie, Lily
Elle arrivait des Somalies, Lily
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles Ă Paris
Elle croyait qu'on Ă©tait Ă©gaux, Lily
Au pays d'Voltaire et d'Hugo, Lily
Mais, pour Debussy, en revanche
Il faut deux noires pour une blanche
Ăa fait un sacrĂ© distinguo
Des femmes et hommes qui assument leurs racines. Et ils ont bien raison ♡♡♡
NĂ©e en Tunisie en 1947. Française par dĂ©cret, mais d’origine sicilienne. Mes amis lĂ bas Ă©taient des sardes, des français, siciliens et arabes. Je ne connaissais pas encore le mot "racisme".ArrivĂ©e en France en 1959, quelle ne fut ma surprise, Ă l’Ă©cole, d’ĂȘtre traitĂ©e de " sale spaghetti, sale arabe, sale pieds noirs" j’en passe. Je ne comprenez pas ce comportement. De ce fait je ne peux et ne veux ĂȘtre raciste. Je comprends trop la souffrance que l’on peut subir, mĂȘme s’il n’y a aucune diffĂ©rence de peau. Je souhaite qu’un jour les peuples soient tous Unis par l’amour et non la haine. Marie JosĂ©e
RĂ©pondreSupprimerMerci infiniment ma cousine ♡ Je suis tellement en accord avec ce que tu Ă©cris Merci Merci ⚘️
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